Le cœur qui bat, les mains moites, des pensées qui s’emballent… le stress et l’anxiété se manifestent par différents symptômes. Selon l’OMS, une personne sur 13 dans le monde a régulièrement des troubles anxieux, ce qui en fait le trouble mental le plus répandu dans le monde. Si pour la plupart des personnes, les troubles anxieux sont temporaires et passagers, pour d’autres ils sont fréquents et leur intensité peut aller jusqu’à la crise d’angoisse.
Parmi les traitements existants, les anxiolytiques agissent rapidement mais peuvent créer une dépendance. Par ailleurs, d’autres médicaments ne conviennent pas à tout le monde et leurs effets diminuent avec le temps. Alors qu’en est-il du CBD auquel on prête des effets positifs pour soulager le stress et l’anxiété ? Voyons dans cet article ses effets potentiels et quels sont ses limites.
Quels sont les traitements couramment répandus pour soulager le stress et l’anxiété ?
En raison de leur nature complexe et souvent individualisée, il n’existe pas d’approche unique pour traiter les troubles anxieux. Les thérapies par la parole, telles que la thérapie comportementale et cognitive (TCC), sont souvent associées à la prise d’anxiolytiques. A ce titre, les benzodiazépines, également connues sous le nom de tranquillisants sont assez efficaces mais ont plusieurs inconvénients car leur prise peut entraîner des effets secondaire et une accoutumance.
Il est donc clair qu’une nouvelle classe de médicaments contre l’anxiété, sans accoutumance sans effets secondaires doit être développée d’où l’espoir mis dans le CBD pour soulager l’anxiété.
Les effets potentiels du CBD sur le stress
Le CBD, une molécule issue du chanvre
En effet, les premières traces de culture du chanvre ont été découvertes en Chine, et remontent à 4000 ans avant notre ère. Il y a été cultivé pour l’alimentation, mais surtout pour ses fibres qu’on utilisait pour la confection de fils, de cordes, de vêtements et du papier. Les premières mentions d’utilisation médicale du chanvre sont décrites durant le premier siècle dans la plus ancienne pharmacopée du monde : les « Pen-ts’ao ». On y trouve notamment des indications thérapeutiques pour les douleurs rhumatismales, la constipation ou encore l’infertilité féminine.
Cependant, les chercheurs ne s’y ont vraiment intéressés que vers la fin du 20e siècle, après l’identification du système endocannabinoïde au niveau du cerveau, et la description de possibles effets bénéfiques du cannabidiol (CBD) sur la santé mental des individus.
Il a suscité beaucoup d’intérêt ces dernières années, notamment pour les multiples effets thérapeutiques qu’on lui attribue. En effet, le CBD est un activateur/inhibiteurs de plusieurs récepteurs membranaires à travers le corps, régulant ainsi les voies métaboliques qui y sont associées. En d’autres termes, il augmente ou réduit l’activité de certains organes.
Les études comportementales montrent que près de 37,5% des personnes qui prennent du CBD, ils le font pour gérer leur stress quotidien.
Comme on peut s’y attendre, les scientifiques ne peuvent répondre à cette question d’une manière générale et claire. En effet, cette efficacité semble dépendre de beaucoup de facteurs, dont le type de stress. Là encore il n’existe pas de classification unanime pour classer le stress, mais quelques termes reviennent souvent dans la littérature scientifique :
- stress post-traumatique
- stress social
- stress oxydatif
Définissons ces différentes notions dans la suite de cet article.
Le stress post-traumatique
On parle ici d’un syndrome chronique incapacitant caractérisé par des changements physiologiques, comportementaux et émotionnels en réponse à une expérience traumatisante. Chez le rat, l’administration répétée de CBD après exposition à un prédateur semble prévenir les effets comportementaux à long terme (source).
Chez l’homme, une série de 11 cas présentant un trouble du stress post-traumatique a montré que l’addition du CBD au traitements de routine en réduisait significativement les symptômes (source).
Le stress social
Il peut désigner tout ce qui peut perturber les relations sociales, le sentiment d’appartenance à un groupe ou l’estime de soi. Les scientifiques ont souvent recours à des expériences sociales pour étudier le stress, on peut en citer la prise de parole en public, l’enfermement ou encore les ruptures amoureuses.
Chez la souris, le CBD a réduit les effets négatifs du stress induit par l’enfermement. Cependant, une équipe du Collège royal de Londres a démontré que la prise de CBD réduisait les effets du stress induit par la prise de parole en public par rapport à la non prise de médicaments, mais pas à un placébo. Ce qui a été confirmé par le dosage du cortisol sanguin chez les patients ayant reçu le CBD, le placébo et le groupe contrôle (source).
Le stress oxydatif
Le stress oxydatif est un état physiologique où les cellules sont soumises à des substances à fort potentiel oxydant tels que les radicaux libres, et cela peut générer des troubles cognitifs importants. Chez animal, le CBD semble protéger les organes périphériques et le cerveau des effets néfastes du stress oxydatif induit par l’amphétamine et la septicémie, en réduisant les lésions induites par ce type de stress.
Les effets potentiels du CBD sur l’anxiété
L’effet anxiolytique du CBD ont été plus documentés, et a fait l’objet de plusieurs études précliniques, impliquant des animaux, et cliniques, impliquant des êtres humains.
Les essais précliniques effectués sur des modèles animaux d’anxiété généralisée montrent des résultats en faveur de l’utilisation du CBD, mais là encore, le problème de l’origine de l’anxiété et de la dose administrée se posent. En effet, en fonction de la technique utilisée pour créer de l’anxiété chez l’animal, la réponse au CBD est plus ou moins efficace (source)
De l’autre côté, les études qui ont testé plusieurs doses montrent un graphique de réponse en U inversé, cela veut dire que les doses les plus efficaces pour traiter l’anxiété dans les essais pré-cliniques ne sont ni les plus élevées ni les plus faibles, ce sont plutôt des doses modérées de l’ordre de 10mg/kg (source).
Chez l’homme, l’effet du CBD a été mis en évidence par la prévention des effets anxiogènes du tétrahydrocannabinol (mieux connu par son abréviation THC), l’autre composé bioactif du chanvre. A partir de là, beaucoup d’études cliniques ont investigué l’efficacité anxiolytique du CBD, et si on passe en revue ces études, on peut en tirer les conclusions qui suivent :
Le CBD a une efficacité similaire au Diazepam (un médicament de références pour le traitement de l’anxiété) pour réduire l’anxiété induite par la prise de parole en public chez des sujets sains, et chez les patients souffrant d’un trouble d’anxiété sociale.2 Cette molécule semble très efficace pour réduire l’anxiété provoquée par des situations sociales.
Le CBD réduit fortement les effets induits par l’administration de molécules à fort pouvoir anxiogène, comme le THC.