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Un déséquilibre de la flore intestinale peut affecter le bien-être et la santé au quotidien. Heureusement, un tel dysfonctionnement – dit dysbiose – n’est pas une fatalité. Il est possible de limiter les facteurs de risque, de prévenir les symptômes et de préserver le confort intestinal. Voici l’essentiel à savoir en cas de trouble du microbiote.
Le microbiote intestinal, ou flore intestinale, désigne l’ensemble des micro-organismes présents dans le système digestif. Il regroupe des centaines d’espèces de bactéries, de parasites, de levures et de champignons bénéfiques à la santé. En moyenne, la flore intestinale de l’adulte abrite plus de 10 000 milliards de ces micro-organismes.
Principalement localisé dans l’intestin grêle et le côlon, le microbiote intestinal détient un impact réel sur notre appareil digestif, sur notre système immunitaire, mais aussi sur notre humeur et sur nos émotions1Weiss GA, Hennet T. Mechanisms and consequences of intestinal dysbiosis. Cell Mol Life Sci. 2017 Aug;74(16):2959-2977. doi: 10.1007/s00018-017-2509-x. Epub 2017 Mar 28. PMID: 28352996.. En effet, les microorganismes présents dans la flore intestinale contribuent à la digestion des aliments et à l’assimilation des nutriments grâce à des processus de fermentation des éléments non digestibles. Par sa fonction de barrière naturelle contre les éléments pathogènes, le microbiote constitue également un élément essentiel au système immunitaire2Tiffany CR, Bäumler AJ. Dysbiosis: from fiction to function. Am J Physiol Gastrointest Liver Physiol. 2019 Nov 1;317(5):G602-G608. doi: 10.1152/ajpgi.00230.2019. Epub 2019 Sep 11. PMID: 31509433; PMCID: PMC6879887.. La flore intestinale agit aussi sur les fonctions métaboliques et neurologiques, d’où son rôle prépondérant au sein de l’organisme.
Le microbiote intestinal est composé naturellement de bons micro-organismes, mais aussi de mauvais micro-organismes, plus rares. En cas de dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre du microbiote, la flore intestinale va abriter beaucoup plus de micro-organismes pathogènes, à l’origine de maux de ventre et d’autres troubles du transit. Un déséquilibre de la flore intestinale peut supposer aussi une baisse de quantité de bonnes bactéries ou un déclin de la diversité des espèces au sein de la flore.
Les facteurs de risque d’une dysbiose sont nombreux. Ils peuvent être héréditaires, bien que les cas soient rares. Plus fréquemment, la flore intestinale des nouveau-nés varie selon le type d’accouchement. Les nouveau-nés en accouchement par voie-basse héritent des germes de la mère alors que ceux par césarienne ont un microbiote soumis à l’environnement de la naissance. Ainsi, on remarque par exemple un taux plus élevé de bonnes bactéries de type Bifidobacterium chez les bébés nés par voie naturelle, que chez les bébés accouchés par voie césarienne.
Les fluctuations hormonales, dont la testostérone et les œstrogènes, peuvent aussi conduire à un déséquilibre du microbiote. La dysbiose peut être causée par une situation de stress intense, suite à une corrélation entre le mental et la qualité de la flore intestinale. L’écosystème intestinal peut aussi varier selon l’environnement et le mode de vie, y compris la sédentarité et le tabagisme.
Dans la plupart des cas, un déséquilibre de la flore intestinale est associé à une mauvaise alimentation3Tomasello G, Mazzola M, Leone A, Sinagra E, Zummo G, Farina F, Damiani P, Cappello F, Gerges Geagea A, Jurjus A, Bou Assi T, Messina M, Carini F. Nutrition, oxidative stress and intestinal dysbiosis: Influence of diet on gut microbiota in inflammatory bowel diseases. Biomed Pap Med Fac Univ Palacky Olomouc Czech Repub. 2016 Dec;160(4):461-466. doi: 10.5507/bp.2016.052. Epub 2016 Oct 26. PMID: 27812084.. Parmi les aliments qui peuvent potentiellement, en excès, causer un déséquilibre du microbiote, ont peut citer les suivants :
En effet, ces derniers ont un impact direct sur la santé intestinale. Étant difficiles à digérer, ces aliments requièrent une plus grande fermentation au niveau du côlon et donc une augmentation de la production des bactéries pathogènes. Le même résultat est constaté en cas de changement rapide de régimes alimentaires, comme l’intégration d’un programme végan ou d’un programme minceur.
La prise d’antibiotiques de façon prolongée peut également perturber la qualité, la diversité et la quantité des micro-organismes de la flore intestinale. Elle peut même engendrer l’apparition de nouvelles espèces de mauvaises bactéries tout en détruisant les micro-organismes bénéfiques.
Le vieillissement est enfin un facteur non négligeable du déséquilibre de la flore intestinale. Avec l’âge, le microbiote intestinal s’appauvrit en quantité et en qualité, notamment en Bifidobacteriums, alors que les Enterobacteria augmentent en quantité, d’où les risques accrus d’infections et de troubles digestifs. De plus, les parois intestinales sont plus perméables, affaiblissant le système immunitaire.
Une dysbiose se manifeste surtout par des troubles intestinaux. Ces derniers peuvent apparaître à tout moment, durant les repas ou non, de manière ciblée ou non, suite à la consommation d’aliments particuliers ou non.
les symptômes les plus fréquents sont les suivants :
Les troubles digestifs peuvent être sévères et dans certains cas aller au-delà des simples troubles intestinaux cités précédemment et provoquer des maladies.
En effet, la maladie de Crohn,5Ballester Ferré MP, Boscá-Watts MM, Mínguez Pérez M. Crohn’s disease. Med Clin (Barc). 2018 Jul 13;151(1):26-33. English, Spanish. doi: 10.1016/j.medcli.2017.10.036. Epub 2017 Dec 13. PMID: 29246562. le syndrome de l’intestin irritable, ainsi que la rectocolite hémorragique sont les formes de maladies inflammatoires chroniques digestives les plus fréquentes lors d’une dysbiose intestinale.
Par ailleurs, il se peut qu’un déséquilibre de la flore intestinale se manifeste par d’autres symptômes au-delà de l’appareil digestif.
D’autres symptômes peuvent également être associés à un déséquilibre du microbiote intestinal, tels que les maux de tête, une cystite féminine et des douleurs prémenstruelles, voire une infertilité masculine.
Pour éviter une dysbiose, la première chose à faire est d’avoir une alimentation saine, variée et équilibrée et riche en fibres.
De plus, l’activité physique, le stress et d’autres facteurs peuvent également entrer en compte pour prendre soin de sa flore intestinale.
Il faut pour cela privilégier les fruits, les légumes, les fibres et les aliments fermentés. Parmi lesquels figurent ces derniers (liste non exhaustive) :
A contrario, il faut limiter les repas industriels, souvent trop gras ou trop sucrés, ainsi que l’alcool et le tabac, lesquels augmentent la quantité de mauvaises bactéries au sein du microbiote. Il est également préférable de limiter la consommation de gluten, de lactose, et de viande rouge en cas de trouble du microbiote.
Pour retrouver un bien-être intestinal, le recours à des compléments alimentaires spécifiques est nécessaire, notamment les cure de probiotiques et les probiotiques naturels comme le kéfir. Les yaourts à ferments lactiques, le lait fermenté, le miel et les aliments riches en fructo-oligosaccharides sont également des sources naturelles de probiotiques et de prébiotiques.
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